Dans le cadre du projet de loi de finances 2026 et de l’amélioration du système fiscal, Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne d’orientation du consommateur (OTIC), a présenté une série de propositions destinées à renforcer le pouvoir d’achat des Tunisiens tout en soutenant la production nationale. Dans une déclaration accordée à L’économiste Maghrébin, il a souligné que ces mesures, si elles étaient mises en œuvre, permettraient d’alléger le fardeau des ménages dans un contexte socio-économique marqué par de fortes pressions.
Il a rappelé que l’OTIC adresse régulièrement ses recommandations à l’Assemblée des représentants du peuple, soulignant la continuité de son engagement. Les propositions de l’organisation reposent sur un double objectif : protéger et valoriser les produits tunisiens, tout en préservant le pouvoir d’achat. Parmi les mesures phares, Lotfi Riahi cite la révision à la hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et son extension à l’ensemble des secteurs. Il recommande également de relever le plafond d’exonération de l’impôt sur le revenu des personnes à faibles revenus, en le faisant passer de cinq mille à dix mille dinars, jugeant l’ancien seuil dépassé au vu de l’évolution des paramètres économiques. Concernant les retraités, il propose l’exonération totale des pensions.
Sur le plan fiscal, il plaide pour une révision à la baisse de la TVA sur les matières premières non subventionnées, ainsi que pour la suppression de la TVA et des droits de douane sur celles destinées à l’industrie locale, notamment dans le secteur textile. Afin de réduire les coûts de transport, il appelle à une baisse temporaire des prix des hydrocarbures. Il met également l’accent sur la nécessité d’un plafonnement strict des marges bénéficiaires sur les produits et services, dénonçant des excès qui atteignent parfois 60 à 70 %.
Dans la même logique de soutien à l’économie nationale, il recommande d’interdire l’importation de produits déjà fabriqués localement. Pour lui, l’État doit trouver un équilibre entre l’allègement de la charge supportée par les consommateurs et la mobilisation de recettes fiscales suffisantes, ce qui suppose l’adoption d’une vision claire et cohérente. Il estime que le plafonnement des marges stimulerait la demande et contribuerait à renforcer le pouvoir d’achat, tandis qu’une baisse du taux directeur, du TMM et des frais bancaires encouragerait le recours au crédit et favoriserait la relance économique. Enfin, il considère que l’évasion fiscale découle principalement de l’opacité des marges bénéficiaires, ce qui justifie la nécessité de les encadrer de manière rigoureuse dans tous les secteurs. « Le PLF 2026 doit accorder la priorité au renforcement et à la défense des produits tunisiens, dans l’objectif d’en faire le choix numéro un du consommateur », conclut-il.