La Bourse de Tunis a célébré ce jeudi 14 août 2025 l’introduction sur le marché principal de la société BNA Assurances. Cette introduction porte à 75 le nombre de sociétés cotées.
À l’issue de cet événement, Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis, a souligné dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que les avantages de cette introduction de BNA Assurances sont multiples.
Pour commencer, il précise que cela a mis fin à trois années sans introduction, permettant ainsi de rouvrir ce jeudi le bal des introductions et d’encourager d’autres entreprises à venir.
Il ajoute : « La deuxième chose, c’est qu’elle est dans un secteur très important pour l’économie tunisienne. Elle vient enrichir la cote, le nombre de sociétés d’assurance cotées, ainsi que l’indice des assurances. C’est un secteur également porteur, qui continue à connaître de belles perspectives ».
Il poursuit en soulignant que ce secteur contribue surtout à la collecte de l’épargne nationale, notamment de l’épargne longue, qu’il faut reconstituer rapidement.
Le troisième avantage est l’actionnariat. On sait que BNA Assurances, anciennement une mutuelle appelée AMI, comptait environ 50 000 actionnaires.
Il rappelle que ces actionnaires n’étaient pas des investisseurs en Bourse. Puis il ajoute : « Aujourd’hui, ils se transforment automatiquement en investisseurs boursiers. C’est un potentiel important à saisir pour la Bourse, les intermédiaires en Bourse, et pour tout le marché, qui peut puiser dans ces 50 000 nouveaux investisseurs. Nous nous efforçons de les préparer à devenir des investisseurs en portefeuille mieux diversifiés, au-delà de l’action BNA Assurances qui les a initialement fait entrer dans notre univers».
Interrogé sur les perspectives pour la Bourse de Tunis, il répond qu’il y a toujours plusieurs objectifs, qui dépendent également du cadre dans lequel l’institution évolue, notamment l’évolution du cadre réglementaire et législatif, qui peuvent permettre d’atteindre d’autres objectifs.
Il souligne notamment trois niveaux d’objectifs, mettant en avant le premier : offrir une panoplie et une gamme de produits plus diversifiés.
Il ajoute : « Aujourd’hui, lorsqu’on est sur un marché au comptant qui ne propose que des actions ou des obligations, c’est très limité. Il faut parvenir à vendre des produits indiciels, des produits à rendement constant ou garanti, ainsi que des produits dérivés. Il faut évoluer vers d’autres types d’actifs financiers, à l’instar des matières premières ».
Il poursuit : « Il y a d’énormes évolutions techniques qui ne peuvent se faire sans une révolution réglementaire. Le deuxième objectif, une fois que nous aurons instauré et structuré ces produits, est de capter une nouvelle catégorie d’investisseurs. Aujourd’hui, le marché boursier est un marché à risque, et dès qu’on parle de risque sur le capital investi, on exclut une grande partie d’investisseurs potentiels ».
Il conclut : « En développant des produits avec un rendement minimum, des produits indiciels qui investissent dans un indice ou un secteur sans se focaliser sur une seule action ou société, on peut rassurer et attirer une autre catégorie d’investisseurs très importante, à la recherche de ce type de produits. Le troisième objectif est la taille de la Bourse. Tous ces ingrédients, nouveaux investisseurs, nouveaux produits, nous permettront d’attirer probablement d’autres sociétés, d’avoir une liquidité plus importante sur le marché, et j’espère ainsi voir d’autres sociétés se faire coter, gagner en taille et figurer de nouveau sur le radar des grands investisseurs en particulier ».