Le comité de défense de l’avocat et ancien magistrat administratif Ahmed Souab a vivement condamné la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis, qui a rejeté la demande de remise en liberté de leur client et transféré son dossier devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires terroristes. Pour la défense, cette démarche s’apparente à une dérive judiciaire, traduisant une volonté de criminaliser la liberté d’expression et de réduire au silence les voix dissidentes.
Le communiqué précise que l’enquête, clôturée le 2 juillet 2025, retient de nombreux chefs d’accusation contre Ahmed Souab, s’appuyant sur la législation anti-terroriste, le Code des communications, le Code pénal ainsi que le controversé décret n°54 relatif aux infractions en ligne. Les avocats dénoncent le flou et l’excès de ces accusations, affirmant que les prises de position de leur client relèvent de ses fonctions d’avocat, notamment à travers la plaidoirie et la satire politique, des formes de contestation pleinement légitimes en démocratie.
Selon eux, le maintien en détention de Me Souab et la gravité des charges retenues traduisent une volonté manifeste de réprimer les libertés individuelles et de faire taire les voix indépendantes, dans un contexte politique de plus en plus répressif.
Enfin, le collectif Free Ahmed Souab a annoncé l’organisation d’une manifestation le 25 juillet 2025, à l’occasion de la fête de la République, sur la place Mohamed Ali, exiger la libération de l’avocat, détenu depuis le 21 avril sans avoir pu bénéficier de l’assistance de ses avocats lors de sa garde à vue.