Il faut dire que le Festival international de Carthage n’a pas encore commencé, mais il suscite déjà la polémique. Plusieurs médias ont annoncé que Najoua Karam, l’artiste libanaise, aurait demandé 8 millions de dinars pour se produire sur scène, alors qu’il fut un temps où des grands noms internationaux comme James Brown ou Charles Aznavour, Sting, Eros Ramazotti, Seal, Rag’N’Bone man, la liste est longue… se produisaient sans que leur cachet n’atteigne un tel montant.
Mourad Mathari, fondateur et Promoteur de Jazz à Carthage Fondateur et Gérant de Scoop Organisation Co Fondateur de Mûsîqât Producteur exécutif des plus belles éditions du Tabarka Jazz Festival(1997/2004) Fondateur de la start up culturelle Evolutik et de sa plateforme de vente en ligne EazyTick.com, a exprimé son indignation sur sa page officielle en déclarant : « Un festival annonce un budget de 8 millions de dinars. Très bien. Mais pour quelle programmation ? Est-elle artistique ou commerciale ? Est-elle à la hauteur des exigences de qualité que la plus haute autorité souhaite ? Pendant ce temps, des festivals véritablement culturels, créatifs, thématiques, portés par des équipes engagées avec des artistes de qualité — tunisiens, maghrébins, africains, méditerranéens — se battent pour exister avec moins de 350 000 dinars. Et encore, quand ils sont soutenus, car beaucoup ne le sont pas. D’autres sont reportés, annulés ou asphyxiés. Le cachet d’un seul artiste invité à Carthage dépasse parfois le budget total de festivals indépendants, qui, eux, irriguent les régions, innovent, forment, transmettent et travaillent toute l’année. »
Il ajoute: « Imaginez ce que l’on pourrait faire avec 8 millions de dinars répartis sur 20 festivals de niche, dans 20 villes différentes. Le problème, ce n’est ni la musique, ni les artistes, ni le public. Le problème, c’est un système de distribution de l’argent public opaque, déséquilibré et profondément injuste. La culture mérite mieux. Le pays aussi. »
Tout en rappelant que la culture tunisienne regorge de talents et d’initiatives locales qui, malgré des moyens limités, œuvrent toute l’année pour enrichir le paysage artistique et culturel du pays.