Nafaâ Laribi, membre du comité de défense de Abir Moussi, avocate et présidente du PDL détenue arbitrairement depuis le 3 octobre 2023, a exprimé sa vive protestation suite au refus d’accès à la prison de Bulla Regia (gouvernorat de Jendouba). Malgré une autorisation de visite conforme aux règles en vigueur, Nafaâ Laribi s’est vue refuser l’entrée sous prétexte que Maître Moussi ne peut recevoir que deux visites par jour, celles-ci ayant déjà été assurées par deux autres avocats.
Ce refus, intervenu après un déplacement de plus de 150 kilomètres, constitue selon Nafaâ Laribi une violation flagrante du Code de procédure pénale, de la loi n°52 de 2001 relative au régime pénitentiaire, ainsi que des normes internationales, notamment les Principes de base relatifs au rôle du barreau adoptés par l’ONU. Il s’inscrit dans une série d’entraves méthodiques destinées à isoler la détenue de sa défense et de l’opinion publique, portant atteinte aux droits fondamentaux à un procès équitable et au principe d’égalité devant la loi.
Il déplore également le silence des instances représentatives de la profession, en particulier du Conseil de l’Ordre national des avocats, qu’elle accuse d’avoir renoncé à son rôle protecteur face aux violations des droits de ses membres, surtout lorsqu’ils défendent des causes de principe.
Face à cette situation, Me Laribi appelle à une mobilisation collective des avocats pour défendre la dignité de la profession, l’indépendance de la justice et le droit fondamental à un procès équitable. Elle tient pour responsables l’administration pénitentiaire et toutes les autorités impliquées, et se réserve le droit d’engager toutes les procédures nécessaires au niveau national et international.