La chambre criminelle n° 44 du tribunal de première instance de Tunis a condamné, jeudi 12 juin 2025, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, à deux ans de prison. Ce verdict intervient dans le cadre d’une affaire intentée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), selon Me Nafaa Laâribi, membre de son comité de défense.
Cette condamnation fait suite à un mandat de dépôt émis contre Abir Moussi le 21 février 2024. L’affaire avait été renvoyée devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis, qui a validé, le 17 juillet 2024, la clôture de l’instruction et ordonné son renvoi devant la chambre criminelle. Un pourvoi en cassation formé par la défense a été rejeté pour vice de fond par la Cour de cassation.
D’après Habib Torkhani, porte-parole de la Cour d’appel, Abir Moussi est poursuivie pour utilisation abusive de systèmes d’information et diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public. Elle fait également face à des accusations de diffamation envers un fonctionnaire public, conformément à l’article 24 du décret-loi n° 54 de 2022.
Me Laâribi a précisé que l’ancienne députée a refusé toute assistance juridique dans ce dossier. Les avocats de la défense se sont donc retirés, boycottant la première audience. L’avocat commis d’office s’est lui aussi désisté lors de l’audience du 12 juin.
A cet égard, Abir Moussi est en détention depuis le 3 octobre 2023 dans le cadre de plusieurs affaires. Outre les plaintes déposées par l’ISIE, elle est visée par une enquête sur l’affaire dite du « bureau d’ordre » de la présidence de la République, ainsi que par une plainte d’une association tunisienne.
Elle est notamment accusée d’incitation à la désobéissance, d’atteinte à l’intérêt public et d’agression contre des institutions officielles.