Avec son statut de « Commandeur des croyants musulmans », le roi du Maroc, Mohammed VI, vient de faire une proposition peu ordinaire à ses sujets.
En effet, compte tenu la sécheresse qui frappe durant le royaume chérifien ayant entraîné une diminution du cheptel de 38 % sur un an, à cause notamment d’un déficit pluviométrique de 53 % par rapport à la moyenne des 30 dernières années, Mohammed VI a demandé aux citoyens « à ne pas sacrifier le mouton lors de la fête de l’Aïd » qui aura lieu début juin 2025.
Ainsi, dans un discours lu par le ministre des Affaires religieuses mercredi 26 février 2025 à la télévision publique, le roi souligne : « Notre pays affronte des défis climatiques et économiques qui ont eu pour conséquence une régression substantielle du cheptel », comme le rapportent les médias marocains et étrangers.
Mohammed VI se dit conscient de l’importance de cette fête sur les plans religieux, familiaux et sociaux, mais invite toutefois le peuple marocain «… à s’abstenir d’accomplir le rite du sacrifice de l’Aïd de cette année »; et ce, pour la première fois depuis 1996, rappelle Ouest France. Cette année là, le roi Hassan II avait pris la même décision pour une situation semblable.
Le “Commandeur des croyants musulmans“ explique son appel en ces termes : « Son accomplissement (le sacrifice) dans ces conditions difficiles est susceptible de porter préjudice » à une grande partie du peuple marocain, « particulièrement ceux à revenu limité ». Sachant que la fête du sacrifice n’est pas l’un des cinq piliers de l’islam mais “une sounna“, a tenu à faire savoir le souverain chérifien.
Il faut souligner que la diminution du nombre de têtes de bétail a provoqué une flambée des prix de la viande rouge, le gouvernement subventionnant les importateurs mais pas directement ce produit. Ce qui lui a attiré de fortes critiques. Ainsi, le kilo de viande rouge se vend autour de 11 ou 12 € à Casablanca. Ce qui constitue un budget colossal pour les familles démunies, face à un salaire minimum d’environ 290 € par mois.
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Fête éminemment populaire dans le monde musulman, y compris au Maroc, l’Aïd Al Adha – ou la fête du sacrifice -, intervient deux mois après l’Aïd El Fitr qui marque la fin du mois de jeûne de ramadan.
