Publiés sur le site de la BVMT, les indicateurs d’activité des Ciments de Bizerte pour le quatrième trimestre 2024 confirment l’aggravation de la crise financière de l’entreprise. Avec une production de clinker à l’arrêt total depuis plus d’un an, la société peine à générer des revenus suffisants pour assurer son équilibre financier.
Aux Ciments de Bizerte, la production de clinker est tombée à zéro sur l’ensemble de l’année 2024, contre 276 600 tonnes en 2023 (-100 %). De même, la production de ciment a chuté de 62,3 % au quatrième trimestre 2024, atteignant seulement 28 627 tonnes contre 75 934 tonnes à la même période en 2023.
Sur l’ensemble de l’année, la baisse s’établit à -66,6 % avec une production annuelle de 129 293 tonnes contre 387 163 tonnes en 2023.
La production de chaux a également reculé de 59,47 % au quatrième trimestre, se limitant à 494 tonnes; contre 1 219 tonnes un an plus tôt.
Un chiffre d’affaires en forte baisse
L’impact de l’arrêt de production se reflète directement sur le chiffre d’affaires de la société. Les ventes locales et les revenus du quai ont chuté de 70,04 % au quatrième trimestre, passant de 19,6 millions de dinars (MDT) en 2023 à seulement 5,87 MDT en 2024.
À l’export, les revenus sont nuls contre 516 740 DT au quatrième trimestre 2023 (-100 %).
Alors que sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires total hors taxes a reculé de 65,58 %, passant de 91,3 MDT en 2023 à 31,4 MDT en 2024.
Une dette en augmentation
Face à cette situation critique, l’endettement de la société continue de s’alourdir. Les dettes bancaires ont progressé de 5,69 MDT par rapport à fin 2023, atteignant 117,2 MDT, une hausse de 34,32 %. Les crédits de gestion ont également augmenté de 25,07 %, atteignant 28,5 MDT contre 22,8 MDT un an plus tôt.
Des perspectives incertaines
Pour tenter de redresser la situation en 2025, Les Ciments de Bizerte misent sur plusieurs leviers :
- une reprise rapide et durable de la production de clinker et de ciment;
- la maîtrise des coûts de production et de distribution;
- et la consolidation de leur part de marché via l’importation de clinker.
- L’entreprise compte également maintenir un climat social stable et poursuivre l’activité de déchargement de coke de pétrole pour les autres cimenteries.
L’avenir des Ciments de Bizerte repose donc sur sa capacité à relancer sa production et à assainir ses finances. Reste à savoir si ces efforts suffiront à redresser une entreprise en grande difficulté.