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Leconomiste Maghrebin > Blog > Nation > Société > Changement climatique : une prise de conscience encore faible
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Changement climatique : une prise de conscience encore faible

Nadia Dejoui
2024/07/04 at 3:59 PM
par Nadia Dejoui 6 Min Lecture
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Les répercussions du changement climatique sur la période estivale : un sujet de préoccupation majeure, en particulier pour les experts de l’environnement. Reste à savoir qu’en est-il pour les Tunisiens?  C’est dans ce contexte que la dernière enquête d’Afrobarometer, présentée ce jeudi 4 juillet 2024, a mis l’accent sur la perception des Tunisiens concernant le changement climatique.

 

Youssef Meddeb, directeur général et co-fondateur de « One to One »,  a fait savoir, en marge de cet événement, que cette  étude a été réalisée  dans 42 pays africains afin de comparer et d’observer les évolutions au fil des années.

En ce qui concerne le thème des changements climatiques en Tunisie et les principaux résultats de l’enquête, il part du constat que le niveau de sensibilisation en Tunisie est encore faible : seulement 37% des Tunisiens sont au courant du terme « changement climatique ».

Perception des phénomènes climatiques :

77% des Tunisiens ont constaté une augmentation des sécheresses au cours des dix dernières années. En comparaison, en 2018, seulement 46% des Tunisiens avaient cette perception, montrant une augmentation significative de la sensibilisation aux sécheresses. En outre, 54% des Tunisiens ont observé une détérioration des récoltes agricoles, particulièrement dans le nord-ouest, le centre-ouest et le sud du pays.

Responsabilité des pays développés :

80% des Tunisiens estiment que les pays développés et occidentaux devraient être les principaux responsables de la réduction des impacts des changements climatiques. Ils pensent que ces pays doivent non seulement agir pour limiter les phénomènes climatiques, mais aussi aider la Tunisie à s’adapter à cette situation. De plus, 96% des Tunisiens pensent que le gouvernement devrait investir dans les infrastructures pour faire face aux catastrophes naturelles.

Ainsi la majorité des répondants ont observé une intensification des sécheresses et des mauvaises récoltes dans leur région au cours des dix dernières années. Malgré cela, seulement environ quatre Tunisiens sur dix (37%) sont informés sur les changements climatiques. Ceux qui sont informés imputent la responsabilité des changements climatiques principalement aux individus, entreprises et gouvernements des autres pays. Ils estiment que les pays riches doivent prendre la responsabilité principale de réduire l’impact des changements climatiques.

La majorité des citoyens ont ajusté leurs habitudes de consommation d’eau en réponse aux changements climatiques et pensent que le gouvernement devrait adopter de meilleures méthodes de gestion des ressources en eau plutôt que de rationner l’approvisionnement. Ils encouragent également leur gouvernement à faire pression sur les pays riches pour qu’ils soutiennent les victimes des effets du changement climatique.

Résultats clés :

Intensification des sécheresses et mauvaises récoltes :

77% des Tunisiens constatent une intensification des sécheresses, et 54% des échecs de récoltes, principalement dans les régions rurales et les régions du nord-ouest, centre-ouest et sud du pays.
La perception de la gravité accrue des sécheresses est passée de 45% en 2018 à 77% en 2024.
Connaissance des changements climatiques :

37% des Tunisiens sont informés des changements climatiques, avec une meilleure connaissance chez les plus instruits, les jeunes, les urbains et les mieux nantis.
Responsabilité des changements climatiques :

80% des informés sur le changement climatique estiment que les individus, entreprises et gouvernements des autres pays sont les principaux responsables.
61% pensent que les pays riches doivent avoir la responsabilité principale de réduire les effets des changements climatiques.

Ajustement des habitudes de consommation d’eau :

55% des répondants ont modifié leurs habitudes de consommation d’eau en réponse aux changements climatiques.
Gestion des ressources en eau :

72% des Tunisiens estiment que le gouvernement devrait trouver de meilleurs moyens de gérer et de préserver les ressources en eau plutôt que de rationner l’approvisionnement.
Pression sur les pays riches :

85% des Tunisiens soutiennent que leur gouvernement fasse pression sur les pays riches pour aider les victimes des changements climatiques.
Quant aux principales recommandations, Youssef Meddeb a souligné qu’il est crucial de discuter de ce sujet pour sensibiliser la population. Cette sensibilisation doit commencer dès le plus jeune âge, à l’école, afin que les jeunes et les enfants comprennent leur responsabilité en tant que citoyens. Une autre constatation importante de l’enquête est que seulement 2% des répondants pensent que les citoyens eux-mêmes ont une responsabilité dans les changements climatiques. Il est donc essentiel d’inculquer une conscience écologique à tous les niveaux de la société, du citoyen individuel aux gouvernements étrangers, pour pouvoir apporter des changements significatifs.

En conclusion, il est important de parler de ce sujet, de sensibiliser et de travailler ensemble pour envisager un avenir meilleur pour les générations futures.

 

Il convient de noter qu’Afrobarometer est un réseau panafricain de recherche par sondage qui recueille des données sur les expériences et opinions des Africains concernant la démocratie, la gouvernance et la qualité de vie. L’enquête en Tunisie a été conduite par One to One for Research and Polling et a interrogé 1 200 adultes tunisiens entre le 25 février et le 11 mars 2024. Les résultats ont une marge d’erreur de +/-3 points de pourcentage avec un niveau de confiance de 95%.

 

 

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Nadia Dejoui 4 juillet 2024
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