Le cryptage qui protège les communications numériques pourrait un jour être déchiffré par des ordinateurs quantiques. Surnommé « jour Q », ce moment pourrait bouleverser la sécurité militaire et économique du monde entier. Les grandes puissances se précipitent pour y arriver les premières.
Dans le cadre d’une enquête de l’Agence Reuters publiée jeudi 14 décembre 2023, le vice-président exécutif de la société canadienne QD5, Tilo Kunz, prévient les responsables américains de la l’Agence de sécurité nationale américaine, que les secrets de l’Amérique– en fait, les secrets de tout le monde- risquent désormais d’être révélés.
En effet, Tilo Kunz déclare que peut-être dès 2025, le monde arriverait à ce qu’on surnomme le « jour Q ». A savoir le jour où les ordinateurs quantiques rendront inutiles les méthodes de cryptage actuelles. Des machines bien plus puissantes que les superordinateurs les plus rapides d’aujourd’hui seraient donc capables de déchiffrer les codes qui protègent pratiquement toutes les communications modernes. Ainsi affirme-t-il à l’agence chargée de protéger les communications de l’armée américaine.
« Tout ce qu’on envoie sur les réseaux publics est en danger »
« Nous ne sommes pas les seuls à récolter Nous ne sommes pas les seuls à espérer décrypter cela à l’avenir ». C’est encore ce qu’ajoute M. Kunz, sans citer de noms. « Tout ce qui est envoyé sur les réseaux publics est en danger ».
Tilo Kunz prédit que, d’ici 2025, les ordinateurs quantiques pourraient être capables de déchiffrer le cryptage qui protège la plupart des communications numériques. Ce qui mettrait alors en danger les secrets militaires, les dossiers médicaux, les données financières et autres informations sensibles, avertit-il.
M. Kunz fait partie d’un chœur de plus en plus nombreux qui tire cette sonnette d’alarme. De nombreux cyber-experts estiment que toutes les grandes puissances se rassemblent à l’approche du jour Q. Les Etats-Unis et la Chine, les principales puissances militaires mondiales, s’accusent mutuellement de récolter des données à grande échelle.
Par ailleurs, le directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI), Christopher Wray, annonçait en septembre dernier que la Chine avait « un programme de piratage informatique plus important que tous les autres grands pays réunis ». De son côté, dans un rapport de septembre, la principale agence de renseignement civil chinoise, le ministère de la Sécurité d’Etat, accusait l’Agence de sécurité nationale américaine d’attaques « systématiques » visant à voler des données chinoises.
Au final, l’enjeu ne se limite pas à déchiffrer des codes. Les ordinateurs quantiques exploitent les propriétés mystérieuses des particules subatomiques. Et ils promettent de réaliser des avancées scientifiques, militaires et industrielles, affirment les chercheurs.
