La Tunisie a déjà payé 27,4 % de sa dette extérieure en 2023

Les pressions économiques et politiques sur la Tunisie ont été rarement vues. Le pays, surendetté par rapport à la taille de son économie, est soumis à un exercice délicat dans lequel il doit faire des choix.

Les difficultés financières de la Tunisie ne sont pas un secret. Elles sont concrètes et imposent un mode de vie à l’Etat. La faible marge de manœuvre dont l’exécutif dispose, réduite encore par une inflation record, font que les réformes budgétaires ne sont pas réalisables du point de vue social.

Il a fallu donc gérer la trésorerie disponible. Mais aussi faire appel au marché local par l’émission de Bons du Trésor et d’obligations souveraines pour affronter les dépenses. C’est vrai qu’il y a eu des adjudications d’échange et des sorties juste pour lever le montant à rembourser. Mais il n’y avait pas d’autres solutions. De plus, cela fait l’affaire de toutes les parties prenantes. En effet, les sociétés financières engrangent une belle rémunération et le Trésor évite une hémorragie de cash.

Cependant, le plus important reste les dettes en devises. L’année 2023 connaîtra le remboursement de 8 945 MTND. Selon les données de la BCT, et jusqu’au 31 mars 2023, le pays a déjà remboursé 2 450,9 MTND, soit 27,4 % des montants dus. Cette résilience, en dépit de l’embargo financier sur le pays, montre que l’économie continue de fonctionner et de générer des ressources.

Toutefois, l’absence de financements extérieurs suffisants nous coûtent en termes de réserves en devises. Depuis le début de l’année, et jusqu’au 10 avril 2023, les avoirs en devises ont perdu l’équivalent de 972,8 MTND. Nous n’avons pas le solde de la balance des paiements de la période, mais il est certes négatif.

Il est donc impératif de mobiliser des ressources étrangères, indépendamment de la nature du prêteur; et ce, pour alléger les tensions sur le pays. Les agences de notation nous ont déjà mis sous la loupe et ne seront pas clémentes.