L’ONG Barr Al Aman vient de publier son rapport, en ce lundi 03 mai, sur le piège de la dette. Sachant qu’une délégation tunisienne est en visite officielle à Washington pour présenter le plan gouvernemental de “relance économique” et demander un prêt au FMI.
Le rapport de l’ONG Barr Al Aman mentionne que le montant de quatre milliards de dollars a été avancé par le chef du gouvernement Hichem Mechichi. Il s’agit du quatrième prêt en dix ans. Cela prouve que la situation ne s’est pas du tout améliorée, bien au contraire.
Le rapport mentionne qu’en 2019, la dette par rapport au PIB a baissé à 72 % « en raison de l’appréciation du dinar et de la réduction des déficits budgétaire et extérieur ». C’est ce qu’a souligné le FMI en avril 2020. “C’est la première fois que le ratio dette/PIB diminuait depuis la révolution de 2011. Toutefois, la baisse du dinar tunisien a grevé les comptes nationaux comme le note le service des marchés émergents de JP Morgan dans un rapport publié en juillet 2020. Tout en soulignant que la dette extérieure a augmenté de 2/3 entre 2014 et 2019 suite à la dépréciation de la monnaie nationale. Ainsi elle devait atteindre, selon le rapport, un pic en 2021 et 2024 et s’élevait à 18,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025.
Eviter une autre “décennie perdue”
En outre, les principales déductions de ce rapport soulignent que les luttes pour le pouvoir aggravent la situation sanitaire et économique.
En somme, le rapport mentionne comme suit: « Il serait regrettable que les pays démocratiques qui se trouvent être les principaux créanciers soient une entrave au redressement de la Tunisie. Dix ans après la révolution, c’est le temps des comptes et les pays occidentaux ont défini la mise en œuvre et l’évaluation de “l’aide” dont ils pensent que la Tunisie a besoin. Il est plus qu’urgent qu’ils changent d’approche et passent de l’octroi d’argent à l’octroi de temps. Du temps sans nouveaux prêts et du temps sans remboursement de prêts. Éviter une autre ”décennie perdue” sur le plan économique est à la fois une responsabilité des créanciers et des dirigeants. »