Révolution dans les services: menaces et opportunités
IDEES FORCES ET PROPOSITIONS MAJEURES
Créneau porteur à haute valeur ajoutée, à fort contenu technologique et à fort potentiel de création d’emplois, le secteur des services est perçu, par les pays émergents et en voie de développement, comme un raccourci pour opérer un rattrapage et une diversification de leurs économies.
Ce secteur, dont la libéralisation totale doit se réaliser dans le cadre des accords de l’OMC, a été au centre de la VIIIème édition du Forum International de l’Economiste Maghrébin. Tout au long des présentations et échanges intervenus ont été évoqués, tour à tour, la démarche à suivre aux fins d’évaluer les pas franchis sur la voie de la promotion des services et les marges possibles de progression dans ces activités à valeur ajoutée dont on ne peut cerner les limites de développement.
Pour situer l’importance de l’apport du secteur des services dans les économies quelques chiffres ont été avancés. Dans l’espace européen, Il représente 70% du PIB et 25% de ses exportations. Dans le monde il représente 48% des exportations et contribue pour 50% des emplois. Pour ce qui est de la Tunisie la contribution du secteur des services au PIB est passée à 57% en 2006 contre 45% en 1999. Ce taux devrait atteindre 61% en 2011 et 64% en 2016 ce qui portera sa contribution à l’emploi à 63% contre 27% pour les industries manufacturières.
Face aux marges de progression possibles du secteur pour la Tunisie et grâce à la disponibilité de ses compétences, les intervenants ont souligné le rôle accru que les services peuvent jouer dans la diversification de son économie. Toutefois ils ont également estimé que la libéralisation doit être menée conformément à une démarche progressive à même d’épargner au pays, les dérapages d’une libéralisation totale conduite sans discernement aux dépens des exigences et spécificités du pays.
Une mention spéciale a été donnée à la libéralisation des services financiers longuement évoquée par les intervenants. Ils estiment que les rapprochements et concentrations de banques favorisent l’accès à la taille critique, le transfert des meilleures pratiques de gestion des risques et de management outre une amélioration de l’offre et de la qualité des prestations. La libéralisation des services financiers encourage la concurrence et l’innovation
A ce sujet il a été affirmé que la Tunisie peut devenir une plateforme de négoce international voire même une plateforme internationale de services off shore pour peu que certaines conditions soient réunies: généralisation de l’Internet haut débit, passage de la sous-traitance à la co-traitance, conception de logiciels de mise en place d’une administration électronique…
En outre il demeure également la possibilité, à l’international, de recourir à la Tunisie, pour subvenir à ses besoins en ingénierie, aux services d’ingénieurs tunisiens dont les qualifications sont reconnues.
De son côté l’administration tunisienne, consciente de l’intérêt à accorder aux services à haute valeur ajoutée, compte concentrer ses chantiers sur l’amélioration de l’infrastructure et l’introduction des technologies les plus adaptées. Il a été rappelé que le programme de mise à niveau a déjà permis de développer les services immatériels au sein de l’entreprise en décuplant les investissements qui leur sont consacrés.
Par ailleurs de nouvelles pistes pour le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) comme la promotion de centres d’appel, les services e-governement, les services publics en ligne (formation à distance, télé-inscription…), l’outsourcing, le commerce électronique B to B et la publicité en ligne.
Galerie
Intervenants
Tunisie
- Mohamed Rachid Kechiche : ministre des Finances
- Afif Chelbi : ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME
- Chékib Nouira : PDG de la BIAT, président de l’IACE et président du Forum
- El Haj Gley : PDG de la Poste tunisienne
- Ahmed Mansour : Deloitte Conseil Tunisie
Maroc
- Khalid Ouedghiri : président Attijari Wafa Bank
France
- Jean-Claude Paye : ancien secrétaire général de l’OCDE, avocat à la cour d’appel de Paris, conseil du cabinet Gide Loyrette Nouel
- Pierre Jacquet : directeur des études AFD
- Eric Hayat : chef du comité Tunisie du Medef, vice-président de STERIA
- Bernard Esambert, président de la banque ARGIL (groupe Lagardère)
Royaume- Uni
- Kley Visentin : consultant en stratégie d’entreprises, MKC