Vaincus par les Qataris en demi-finale de la Coupe d’Asie des Nations, les Émirats Arabes Unis contestent l’éligibilité de deux joueurs qataris.
Pays hôte de la Coupe d’Asie des Nations, les Émirats Arabes Unis ont subi une lourde défaite en demi-finale par le Qatar (0-4).
Cette humiliation est restée en travers de la gorge des Emiratis, d’autant plus qu’ils ont été éliminés, à domicile, par leur frère ennemi, le Qatar.
Les Qataris ont-ils triché ?
Ainsi, l’EAU a décidé de contester la validité de cette victoire en déposant une réclamation contre l’éligibilité de deux joueurs qataris auprès de la Confédération asiatique de football (AFC). Il s’agit de l’attaquant d’origine soudanaise Almoez Ali, âgé de 22 ans et auteur de 8 réalisations depuis le début de la compétition et défenseur Bassam Al Rawi, âgé de 21 ans et né en Irak.
S’il s’avère que les autorités qataries ont « bidouillé » la nationalité de ces deux joueurs, le Qatar risque selon le règlement de la Confédération asiatique de football, soit une amende, soit une exclusion de la compétition, même si l’inéligibilité était découverte a posteriori.
Imperturbable, le sélectionneur espagnol du Qatar a rejeté ces accusations : « Je ne me sens pas du tout concerné. Tous les joueurs sont au travail, donc aucune inquiétude. On est très isolés à l’hôtel et on ne cherche aucune discussion avec l’extérieur. Cette équipe n’a pas besoin de motivation supplémentaire, jouer la finale de la Coupe d’Asie suffit ». Affaire à suivre.
Des relations à fleur de peau
Rappelons que la rivalité entre le Qatar et les Emirats Arabes Unis (E.A.U) dans le domaine des sports n’est que la partie cachée de l’iceberg : les deux pays ont coupé leurs relations sur fond d’une grave crise diplomatique, géostratégique et idéologique à cause de la promiscuité du Qatar avec l’Iran.
Accusé de soutenir des mouvements extrémistes et de se rapprocher du rival régional de Riyad, l’Iran, l’Arabie saoudite, les E.A.U, Bahreïn et l’Égypte ont mis le petit Emirat gazier en quarantaine.
Insulte suprême
C’est dans ce contexte que la rencontre a été marquée par des incidents qui ont perturbé le bon déroulement du match. Ainsi, des supporters émiratis ont lancé des projectiles sur la pelouse, notamment des chaussures et des bouteilles en plastique alors que les joueurs qataris fêtaient leur victoire. Un geste considéré dans les pays du Golfe comme l’insulte suprême.
A propos de jet de chaussures, certains de nos lecteurs se rappellent certainement l’affront subi par Georges W Bush en Irak après la guerre du Golfe. Venu fêter pompeusement à Bagdad la « libération » de l’Irak, un journaliste irakien lui a jeté sa chaussure à la figure devant les caméras du monde entier.
Par ce geste, ce « fauteur de trouble » est depuis adulé dans son pays comme l’une des icônes de la résistance contre l’occupation yankee.