La hausse vertigineuse des prix n’a pas manqué de faire réagir plusieurs intervenants concernés. En attendant, le consommateur, éternel bouc émissaire, plie sous le joug des prix devenus inaccessibles. Zoom sur une réalité inquiétante.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) et l’Organisation de défense du consommateur (ODC) ont lancé une campagne nationale pour la maîtrise des prix chacune d’elles y allant de sa recette pour stopper la flambée des prix.
Cette campagne nationale pour le contrôle des prix vise essentiellement à limiter le nombre des intervenants entre le producteur et le consommateur, à renforcer les ressources humaines du ministère du Commerce et à inciter les agriculteurs à vendre leurs produits à travers les circuits légaux. Elle appelle également les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur le dossier des marchés de gros.
Fidèle à ses prises de position, le président de l’Organisation de défense du consommateur, Slim Sâadallah, a appelé les consommateurs à boycotter les produits dont les prix sont exagérément chers. Selon lui, le passage de la marchandise par le marché de gros tout en évitant les circuits parallèles est le garant de la stabilisation des prix, assure-t-il.
Présent sur le plateau d’une chaîne TV privée, le président de l’UTAP, Abdelmajid Zar, estime que les produits dont le prix est très cher sont tout simplement à ignorer, surtout s’ils ne sont pas des aliments de base. Et d’ajouter que la flambée des prix était prévisible vu la sécheresse persistante des années précédentes.
Les principales raisons de cette flambée des prix : les agriculteurs, au lieu de s’adresser aux marchés de gros, préfèrent vendre la totalité de leur récolte à l’intermédiaire qui présente l’offre la plus alléchante.
La deuxième raison est relative à la spéculation. En effet, les intermédiaires, s’étant assuré l’acquisition de toutes les quantités disponibles des produits, étudient bien le timing de la revente à leur guise, provoquant ainsi une pénurie pour pouvoir écouler leurs produits au prix fort.
Conformément à la règle de l’offre et de la demande, à chaque fois où il existe une pénurie d’un produit donné – telle l’huile de palme absente des étals depuis des mois – la demande augmente inévitablement, d’où la hausse des prix. Rappelons à cet instar le manque observé d’huile de palme depuis des mois.
Il est à noter que le ministre du Commerce, Zied Ladhari, a indiqué récemment, sur les ondes radiophoniques, que le ministère a importé 20 tonnes de poivrons et de tomates de Libye pour lutter contre la flambée des prix. Afin de justifier cette décision, le ministre a indiqué que la dernière vague de froid en a altéré la récolte. Reste à savoir si le consommateur tunisien est prêt à utiliser l’arme du boycott afin de faire baisser les prix.