Visiblement, le pays n’est plus à l’abri de dérives et de dérapages en tous genres. L’État, confronté à d’interminables coups impitoyables de ses propres enfants, s’essouffle et ne sait plus quel rôle jouer. Une nouvelle fois, la tension est montée, jeudi 23 avril 2015 à Moularès (gouvernorat de Gafsa). Des protestataires ont bloqué des journalistes qui couvraient la visite de la délégation gouvernementale et des députés de l’ARP dans le bassin minier.
Bouillonnant de colère, des protestataires de Moularès, ont laissé sous-entendre une profonde déprime envers une classe politique qu’ils estiment des plus décevantes. Ils voulaientt obtenir le retour de la délégation gouvernementale qui ne s’est pas arrêtée pour débattre de leur situation. Ils ont alors pris en otage des journalistes et des cameramen. Après maintes tentatives de ramener les protestataires à la raison, les otages se sont résolus à appeler la police à leur secours, mais….
« Nous avons, à cinq reprises, appelé les forces de l’ordre, mais un seul policier nous est venu en aide. Agressé par les preneurs d’otage, il a préféré sauver sa peau. Malgré notre insistance, ils nous ont retenu jusqu’au retour de la délégation gouvernementale, puis ils se sont attaqué à notre véhicule et l’ont endommagé », a déploré la journaliste de la chaîne El Hiwar Ettounsi, sur les ondes de Mosaique Fm. Après un long moment de tension et de frayeur, l’équipe de journalistes a été libérée…
« Après une heure et demie d’âpres négociations avec les preneurs d’otage, l’équipe a pu quitter les lieux, et nous avons dû emprunter les routes montagneuses et escarpées pour rentrer à Gafsa, car toutes les autres routes étaient barrées», s’est lamentée, à son tour, la journaliste de la chaîne Nessma Tv.
Au point où on en est, la profession de journaliste devient de plus en plus périlleuse dans notre pays. Et l’on se demande encore quand verra le jour le cadre institutionnel pour la protection des journalistes ?