Un séminaire national organisé par le ministère de l’Agriculture s’est tenu aujourd’hui à Tunis pour débattre de la classique problématique de l’assurance dans le secteur agricole. Parmi les participants figuraient les représentants des structures représentatives du secteur, des compagnies d’assurance, de l’administration. Le thème choisi pour cette manifestation était : « L’assurance agricole « réalité et perspectives ».
Prenant la parole, Abdelmajid Ezzar, président de l’UTAP, a déclaré que le secteur agricole nécessite pour appuyer son développement des réformes structurelles aussi bien au niveau législatif, de marketing que de financement, ajoutant que l’endettement du secteur considéré comme important reste faible comparé à celui des autres secteurs. Il est nécessaire de revoir aussi bien les circuits de distribution, les moyens de financement que la problématique du désenclavement de certaines zones. De même, l’absence de système d’assurance est parmi les causes du surendettement auquel s’ajoutent des taux d’intérêt élevés. Il est donc nécessaire d’adopter une nouvelle approche pour le système de l’assurance agricole.
Le président de l’UTAP a proposé la création d’une caisse pour couvrir les risques inhérents à l’activité agricole (incendie, grêle, sécheresse…) ainsi que la législation relative à l’assurance agricole.
De son côté Leith Ben Becher, président du Synagri, a déclaré que l’assurance agricole est parmi les problèmes que doit surmonter le secteur pour se développer précisant que seulement 3% de la production agricole nationale est assurée contre les risque climatiques, les incendies… Il est donc nécessaire d’élargir le champ de couverture de l’assurance agricole pour inclure davantage de risques, et ce, afin d’améliorer la production nationale.
Ouvrant les travaux du séminaire, Lassaâd Lachaâl, ministre de l’Agriculture, a déclaré que le dossier de l’assurance agricole est un dossier très important pour le développement de l’agriculture. Il représente 9% du PIB, 9% des exportations, 8% des investissements et assure 18% des emplois (2,5 millions de poste de travail). Mais malheureusement la productivité du secteur reste encore faibles.
Concernant l’assurance agricole, le ministre a déclaré que rien que pour les 8 premiers mois 2014, les pertes agricoles dues aux aléas climatiques atteignent 50 millions de dinars. L’assurance reste donc une solution incontournable. Malheureusement seul 7% des agriculteurs sont assurés, 10% des grandes cultures, 7% du bétail bovin de race pure 0u des pêcheurs (secteur de la pêche). Le chiffre d’affaires du secteur assurance agricole n’atteint quant à lui que 4% du chiffre d’affaires global du secteur.
Certes le coût de l’assurance reste élevé mais malgré les efforts fournis par l’Etat pour encourager les professionnels (aides, primes, aides en nature) les affiliations restent timides.
Présentant la situation du secteur de l’assurance en Tunisie, Hafedh El Gharbi , président du comité général de l’assurance (ministère de l’Economie et des Finances) déclare qu’il est nécessaire de développer l’assurance agricole et d’élargir sa couverture aux différents sous-secteurs agricoles et d’envisager pour ce faire des incitations fiscales et tarifaires ainsi que l’introduction de certaines assurance obligatoires et la révision du cadre réglementaire régissant cette activité.
Voilà cinq ans que l’assurance agricole est en train de régresser, a ajouté l’intervenant malgré les potentialités et les opportunités qui existent. L’offre reste en effet faible ne répondant pas toujours aux besoins des agriculteurs.
Ce développement de l’assurance agricole nécessite une intervention de l’Etat (réformes, mesures d’accompagnement, définition de produits spécifiques…) pour proposer des produits adaptés au marché tunisien.