Le porte-parole de la Garde nationale, Houssem Jbebli, a indiqué qu’une stratégie a été mise en place par la direction des renseignements, en coordination avec les unités régionales, précisément le district de la Garde nationale de Mahdia ciblant les passeurs organisateurs d’opérations de migration irrégulière qui font l’objet d’avis de recherche.
Jbebli a indiqué sur sa page facebook que les unités de la Garde nationale ont interpellé, entre le 6 et le 8 août courant, 23 individus recherchés pour avoir organisé des opérations de migration irrégulière.
“La direction générale de la Garde nationale poursuivra ses campagnes pour mettre un terme à ce phénomène et ce, dans toutes les régions côtières”, a-t-il affirmé.
Les statistiques officielles italiennes font état de l’arrivée de plus de 4000 Tunisiens sur les côtes italiennes durant le mois de juillet dernier, dépassant ainsi le nombre record enregistré en octobre 2017 (2700) à Lampedusa et en Sicile.
Les autorités italiennes ont fait part de leur préoccupation quant à la vague de migration irrégulière qui s’effectue à partir des côtes tunisiennes, appelant les autorités tunisiennes à contrôler les frontières et prendre des mesures strictes et concrètes.
La ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, avait effectué une visite en Tunisie fin juillet dernier durant laquelle elle a rencontré le président de la République, Kaïs Saïed, et le ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de gestion des affaires courantes, Hichem Mechichi.
“La régularisation de la situation des tunisiens en Italie concerne, uniquement, ceux qui sont arrivés dans le pays durant la période passée”, avait-elle affirmé à l’issue de son entretien avec le président Kaïs Saïed.
La régularisation annoncée récemment par les autorités italiennes, ne sera pas applicable aux migrants qui affluent actuellement en Italie, a-t-elle précisé, indiquant avoir évoqué avec le président de la République la question “de l’afflux croissant des migrants irréguliers qui arrivent en Italie à partir de la Tunisie” et trouvé auprès de celui-ci une “compréhension” de la situation.
Le président de la République, Kais Saied a, pour sa part, mis l’accent sur la nécessité de conjuguer les efforts de la communauté internationale afin d’identifier une nouvelle approche pour faire face à la migration irrégulière.
Il a estimé qu’il s’agit d’une responsabilité collective, relevant que “la migration irrégulière est, avant tout, un problème humanitaire dont le règlement demande la mobilisation des efforts des différents pays pour identifier des solutions garantissant le maintien de ces migrants dans leurs pays”.
D’autre part, Lamorgese avait participé à une séance de travail au siège du ministère de l’intérieur, avec Hichem Mechichi.
Cette rencontre a permis de passer en revue les moyens de renforcer la coordination entre les deux départements de l’intérieur dans la lutte contre la migration irrégulière.
Cité par des médias étrangers, le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di Maio a indiqué qu’il sera procédé au rapatriement de migrants Tunisiens à partir du 10 août courant, moyennant 80 rapatriements par semaine.
Selon le chargé de communication au Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor
le rapatriement forcé de Tunisiens depuis l’Italie n’est pas nouveau. Ainsi, 1268 migrants Tunisiens ont été rapatriés en 2016. En revanche, 2125 migrants tunisiens ont été rapatriés en 2017 dont 1916 via l’aéroport d’Enfidha (64 vols).
2127 migrants Tunisiens ont été rapatriés en 2018, dont 1907 via l’aéroport d’Enfidha (66 vols). En 2019, 1739 migrants Tunisiens ont été rapatriés dont 1345 via l’aéroport d’Enfidha (56 vols).
Avec TAP