Deux messages clés ont été délivrés par Elyès Fakhfakh le soir du 2 avril 2020 à la télévision. Il a notamment sifflé la fin de la récréation pour tous ceux qui se sont attaqués en quelques termes que ce soient au patronat et rassurer ce dernier.
Les réactions des milieux d’affaires n’ont pas tardé. Aussi bien du côté de l’Union Tunisienne du Commerce et de l’Industrie (UTICA) que du côté de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), les propos tenus par le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, le 2 avril 2020, dans une interview diffusée à la télévision, sont rassurants.
Le chef du gouvernement s’était, faut-il le rappeler, inscrit en faux concernant quelques déclarations tenues, dont certaines parmi son équipe, pour dire que les patrons ne faisaient pas assez en matière de solidarité nationale par cette période de propagation de la pandémie du coronavirus.
Elyès Fakhfakh avait, dans ce cadre, affirmé notamment que le secteur privé faisait tourner l’économie en employant de la main-d’œuvre et qu’il s’acquittait des impôts fournissant ainsi des moyens nécessaires au fonctionnement de l’Etat.
L’Etat est là et il entend jouer pleinement son rôle
Il est impossible de croire qu’Elyès Fakhfakh ne voulait pas ainsi siffler la fin de la récréation pour tous ceux qui se sont attaqués en quelques termes que ce soient au patronat et rassurer ce dernier. Une œuvre de salut publique sans doute à ses yeux par ces temps difficiles qui nécessitent une véritable solidarité nationale.
Réconfortant sans doute également, et dans le même ordre d’idées, son discours quant au fait que l’Etat est là et qu’il entend jouer pleinement son rôle. En témoigne l’effort financier en cette période de crise en vue de revoir et de corriger toutes les aides pour ne pas laisser un citoyen sur le carreau. Ou encore le souci de rapatrier des Tunisiens se trouvant à l’étranger.
Restons à ce niveau pour évoquer ce qui a semblé être à plus d’un titre le second message qu’il a voulu transmettre dans son interview : rassurer par les temps qui courent sur leur vécu quotidien. Et celui qui viendra après ces temps difficiles.
Le pays, a-t-il assuré, est aujourd’hui gouverné et non pas laissé à l’abandon ou encore subit sans réagir les vicissitudes de la pandémie. Et ce malgré la situation de ses finances et l’énormité des défis à relever. “Nous sommes sur la bonne voie”, a souligné le chef du gouvernement.
Empathie
Le pays a, par ailleurs, un projet pour demain. N’a-t-il pas indiqué qu’il a mis en place une équipe pour envisager des scénarios pour l’après crise ? Car, il aura une après crise.
Demandant aux Tunisiens d’être patients et pratiquant à ce stade une empathie : il a dit ne pas ignorer la souffrance de millions de Tunisiens dans le besoin. Ni encore les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent le confinement du fait de leurs conditions de logement.
Côté sans doute empathie, il a dit clairement qu’il ne laissera pas ceux qui souffrent déjà être encore à la merci de tous ceux qui par la spéculation leur empoisonner l’existence. Soulignant, par la même occasion, qu’il ne laissera personne se placer au-dessus des lois.
Autant dire que la sortie d’Elyès Fakhfakh le 2 avril 2020 n’a pas été contre-productive. Bien au contraire. Reste, et on ne le dira pas assez, les Tunisiens mesureront dans les jours jusqu’où il pourra aller pour joindre l’acte à la parole. Quoique l’homme a paru sincère et déterminé.