24 heures après les élections législatives, peut-on évoquer d’ores et déjà la composition du prochain Parlement? Bassel Torjeman, analyste politique, dresse un état des lieux.
Ainsi, Bassel Torjeman souligne: “Il est encore tôt pour parler de composition gouvernementale. Du moment que le paysage politique est flou.”
Selon lui, un autre élément dont il faut tenir compte est que les six partis devront s’allier afin de composer le prochain gouvernement. A savoir, Ennahdha, Qalb Tounes, Tahya Tounes, El Karama, PDL, le courant démocrate et le mouvement du peuple.
Il ajoute: “Il est évident que le trois partis, voire même quatre ne s’allieront jamais avec Ennahdha à savoir le PDL, le Courant démocrate, Qalb Tounes.”
Alors, la grande question qu’il faudrait se poser est de savoir si Ennahdha va s’allier avec El Karama. Car ce dernier s’oppose fortement à l’orientation politique de Tahya Tounes.
Il ajoute: “Indépendamment des six partis, il faut tenir compte des listes indépendantes. Feront-elles partie de la prochaine composition ou s’allieront-elles et avec qui?
Cela dit, sur la question d’une éventuelle élection anticipée, M. Torjeman souligne que cela n’a aucun sens. Car les plus grands perdants dans l’histoire sont “Machrou3 Tounes, Beni Watani qui sont les premiers responsables de cet échec avec une forte baisse de 25% de leurs électeurs”.
L’autre élément essentiel est le taux de participation des électeurs. Il est faible par rapport au taux de participation de 2014. M. Torjeman précise: “J’ajouterai que la démocratie ne peut pas être une démocratie de faible participation.”
“Ce qui explique que -25% d’électeurs ont voté et les 75% n’ont pas accepté ce processus”, dit-il.
Il conclut: ” On ne peut pas parler du respect du processus électoral. Tant qu’il n’y aura pas la même égalité des chances notamment dans la présidentielle. Vous avez un candidat qui a préféré pour ses premières sorties médiatiques les médias étrangers; et un autre qui se trouve derrière les barreaux.”