L’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, a présenté, lors d’une conférence de presse tenue vendredi à l’Institut français de Tunisie (IFT), le programme “Je m’exprime en français” dédié au renforcement de l’utilisation et de la présence de la langue française dans les médias tunisiens.
Il s’agit d’une enveloppe de 300.000 euros destinée à accompagner des éditeurs de presse, des radios, des sites en ligne. Et à partir du mois de septembre 2017, il y aura une formation pour les journalistes francophones qui le souhaitent”.
Objectif : soutenir la liberté d’expression et l’accès à l’information. Il s’agit également de répondre à des besoins spécifiques exprimés par les entreprises de presse et les professionnels ( journaux édités, radios, télévisions et sites d’information en ligne). Ce dispositif doit permettre de renforcer les capacités des professionnels des médias tunisiens francophones de valoriser l’usage du français et d’accompagner le développement des projets innovants dans le domaine de l’information en ligne.
“C’est un enjeu fondamental pour la Tunisie démocratique”, affirme M. Poivre d’Arvor. Il ajoute : “Le pluralisme et la diversité de la presse tunisienne se construisent aussi dans le bilinguisme existant dans le pays. L’ambition du programme proposé vise à soutenir une dynamique permettant de favoriser de nouvelles perspectives au travers de la langue française dans les médias tunisiens”.
Olivier Poivre d’Arvor a souligné que la question de la langue n’est pas uniquement un enjeu culturel, mais un enjeu économique. “Le français est une langue d’employabilité en Tunisie et en Afrique. Les médias auront ainsi l’occasion d’attirer de nouveaux lectorats à travers un contenu médiatique de qualité”, a-t-il précisé.
Les médias francophones tunisiens, en particulier la presse, l’ensemble des professionnels des rédactions, les journalistes qui seront retenus pour participer aux programmes de formation dans le cadre du projet seront les principaux bénéficiaires de ce nouveau programme d’action sur deux ans construit sur 3 axes :
- Construire un partenariat avec les médias francophones tunisiens, et à travers, un renforcement des capacités des professionnels des médias tunisiens francophones : grâce à l’incubateur de formation pour des journalistes et des formations spécifiques destinées aux managers des médias francophones
- Soutenir la liberté d’expression et l’accès à l’information, un projet qui sera piloté par Canal France international CFI quant à l’appel de projets qui sera lancé en septembre
- Proposer de nouvelles formations en France destinés aux professionnels tunisiens de la radio et de la télévision des 24 gouvernorats de Tunisie pour 19 formations théoriques et pratiques en France pour une durée de deux semaines chacune en français.
Interrogé sur l’évaluation de l’usage du français en Tunisie, Tancrède de la Morinerie, l’attaché audiovisuel régional Maghreb de l’IFT, a répondu : “Bien souvent les Tunisiens francophones nous disent qu’il y a un déclin du français dans le pays. Je pense surtout que les Tunisiens se sont réappropriés l’arabe. Tout comme il y a un quasi-bilinguisme dans le pays, il suffit justement de l’assumer. Nous souhaitons que l’usage de la langue française soit plus répandu”.
“Pourquoi le journal télévisé de minuit de la première chaîne TV nationale tunisienne s’est-il arrêté ?”, s’interroge Tancrède de la Morinerie.
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