Les prévisions de croissance du PIB pour 2016 ne sont pas aussi bonnes que prévues: 1% au lieu de 2,1%. Et l’on s’inquiète déjà des répercussions sur l’emploi.
Les Marocains se sont évidemment réjouis, le jeudi 31 avril dernier, en apprenant la bonne nouvelle: le taux de croissance de l’économie s’est établi pour 2015 à 4,5%. Une prouesse quand on sait que les choses n’ont pas été pour le mieux dans la région maghrébine et bien au-delà en Afrique.
Autre bonne nouvelle du reste pour l’économie marocaine: le commerce extérieur a connu une embellie en 2015. L’Office marocain des changes faisait savoir, en janvier 2016, que le commerce extérieur a affiché une réduction de 18,7%.
Les importations ont reculé de 5,6% et les exportations ont cru de 6,7%. Résultat: le taux de couverture des importations était de 58,5% contre 51,7% en 2014. Des chiffres jugés historiques puisque jamais atteints depuis dix ans.
Le mois de janvier 2016 a apporté un autre réconfort pour les décideurs marocains: les IDE ( Investissements directs étrangers ) se sont élevés, en 2015, à quelque 39,01 milliards de dirhams (environ).
Un chiffre là aussi historique: il est l’un des plus élevé de la décennie qui a commencé en l’an 2010. Il est en augmentation de 6,7% et constitue presque 3,5% du PIB.
Il exprime l’attrait du Maroc pour les investisseurs étrangers. Avec une préférence pour certains secteurs porteurs comme le tourisme, l’automobile, l’aviation et les services.
Le rapport de la CNUCED (C) sur l’investissement « Global Investment Trends monitor » publié, en janvier 2015, avait, souvenez-vous, rendu presque un hommage au royaume alaouite, en assurant qu’il « a consenti des efforts importants pour améliorer l’environnement des affaires ».
Reste qu’il y a sans doute une ombre au tableau de l’économie marocaine: la croissance du PIB attendue pour 2016. En effet, Abdelatif Jouhari, le gouverneur de Bank Ai-Maghrib ( la Banque centrale marocaine ) a affirmé, le 22 mars dernier, que son institution décidait de ramener sa prévision du taux de croissance de l’économie marocaine de 2,1% a seulement 1%.
Explication: la campagne céréalière qui sera bien inférieure aux prévisions établies. Le retard des pluies aura donc été très dommageable pour l’agriculture et la croissance; lorsqu’on sait que l’agriculture constitue 14% du PIB et qu’elle emploie près de 40% des actifs.
Et les planificateurs marocains d’assurer que le PIB de 2016 devra de ce fait être le plus mauvais depuis la fin des années quatre-vingt-dix.
Le milieu économique s’inquiète déjà notamment pour les répercussions de cette faible croissance sur l’emploi : il faudra une croissance de 7% par an pour trouver du travail aux quelque 250 000 demandeurs d’emploi qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
Comme on espère que la décision prise par Bank Ai-Maghrib, le 22 mars 2016, d’abaisser de 0,25 point le taux directeur à 2,25% pourra un tant soit peu renverser la vapeur.